Droit à l'avortement en péril aux États-Unis : Des politiciens canadiens réagissent

Un possible retour en 1973.

Des gens tiennent des pancartes à une manifestation sur le droit à l'avortement à San Francisco : Mind your own uterus (Occupe-toi de ton propre utérus) et Women's march (la marche des femmes).
Rédactrice, Narcity Québec

Des gens tiennent des pancartes à une manifestation sur le droit à l'avortement à San Francisco : Mind your own uterus (Occupe-toi de ton propre utérus) et Women's march (la marche des femmes).

Au matin de ce mardi 3 mai 2022, une nouvelle a eu l'effet d'une bombe ce matin dans la communauté internationale. Selon une fuite d'informations, la Cour Suprême des États-Unis aurait effectué un premier projet de vote en faveur du renversement de la décision historique de Roe v. Wade et de Planned Parenthood v. Casey.

En vigueur depuis 1973, le précédent de Roe v. Wade confirme que le droit à l'avortement est sous protection constitutionnelle fédérale, ce qui veut dire que celle-ci est de juridiction nationale et non de l'état. Si cette répudiation de la décision marquante venait à passer, cela permettrait à plusieurs états conservateurs et antiavortement d'interdire aux personnes avec un utérus de choisir ce qui adviendra de leur grossesse.

La nouvelle sortie par le journal américain Politico News a été maintes fois retweetée depuis. Au Canada, plusieurs politicien.nes ont dénoncé la situation chez nos voisin.es du Sud et ont même exprimé une certaine frayeur face à ce tournant majeur que pourrait prendre le droit des femmes aux États-Unis.

Le politicien néo-démocrate et chef du NPD, Jagmeet Singh, a montré son soutien à l'accès à l'avortement en promettant et en rassurant les Canadiennes de faire toujours valoir ce droit : « L'accès à un avortement sûr est un droit fondamental. Je suis solidaire des personnes qui luttent pour protéger ce droit. Et je promets que les néo-démocrates ne cesseront jamais de se battre pour que les Canadiennes aient accès à un avortement sécuritaire partout au Canada. »

Dominique Anglade, choquée par la nouvelle, a mentionné avoir une pensée pour ses filles : « Ce matin je pense à mes trois enfants et particulièrement mes deux filles. Aujourd’hui, juste au sud de notre frontière, les femmes qui se lèvent ont moins de droits qu’hier. »

La cheffe du Parti libéral du Québec a décrié la situation soulignant la régression que celle-ci pourrait engendrer si elle venait à passer. « Ce qui est train de se produire est un recul sans nom en matière de droits et libertés des femmes. Il faut condamner sans réserve », a-t-elle écrit.

Elle a conclu sa publication en citant les mots de l'autrice, philosophe existentialiste et activiste féministe, Simone de Beauvoir : « N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant. »

Le député bloquiste, Denis Trudel, a tenu à dénoncer la situation, sur son compte Twitter, en partageant un article du quotidien La Presse. Le politicien rappelle qu'il ne faut jamais tenir pour acquis le droit des femmes : « Comme quoi les démocraties avancent parfois... Mais peuvent aussi reculer... Rien n'est jamais complètement gagné ».

L'adjoint parlementaire du premier ministre du Québec et député de la Coalition Avenir Québec, Christopher Skeete, a repartagé un article écrit par Josh Gerstein du Politico News tout en soulignant le caractère historique de ce 3 mai 2022 : « Un coulage historique aussi... »

Il est important de mentionner que cette révocation de l'arrêt n'est pas encore passée. La décision de la Cour suprême sera publiée le 30 juin prochain et d'ici là, elle fera l'objet de négociations.

À noter que l'écriture inclusive est utilisée pour la rédaction de nos articles. Pour en apprendre plus sur le sujet, tu peux consulter la page du gouvernement du Canada.

La photo de couverture est utilisée à titre indicatif seulement.

Françoise Goulet-Pelletier
Rédactrice, Narcity Québec
Françoise Goulet-Pelletier était rédactrice chez Narcity Québec. Elle se concentre sur tout ce qui a trait à la scène gastronomique, manger et sortir, de Montréal et du reste de la province. Elle réside à Montréal.
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