Grève de la STM : J’ai essayé de rentrer chez moi après le match du CH et c’était l’enfer
Trouver un taxi était comme chercher une aiguille dans une botte de foin.

En raison de la grève à la Société de transport de Montréal, quitter le match des Canadiens de Montréal était difficile.
Comme des milliers de personnes ce lundi 22 septembre en soirée, le retour à la maison — dans mon cas à Longueuil — n’a pas été de tout repos, à la suite du premier match préparatoire du calendrier des Canadiens de Montréal, qui avait lieu au Centre Bell. La grève des employé.e.s d’entretien de la Société de transport de Montréal (STM) est venue mettre un bâton de hockey dans les patins des fans.
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21 h 50. Il est l’heure pour la quinzaine de milliers de partisans et partisanes qui se sont époumoné.e.s pour encourager la Sainte-Flanelle (ou les Penguins de Pittsburgh, bien sûr) de retourner dans leur patelin respectif, après une victoire en tirs de barrage.
Si certaines personnes sont venues à pied, à vélo ou en voiture, ceux et celles qui ont opté pour la formule bus-métro pour X raisons ont dû se cogner le nez à des portes closes de la station Bonaventure et Lucien-L’Allier de la ligne orange de la STM. Le service « régulier » était alors sur pause depuis les alentours de 18 h, et ce, jusqu’à environ 23 h.
À vrai dire, les gens n’ont même pas eu accès aux stations de métro, puisque des policiers et policières du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) étaient braqué.e.s devant les différentes entrées de station près du Centre Bell.
Le SPVM m'a d'ailleurs confirmé qu'une présence policière accrue avait été déployée afin « d’assurer la fluidité et la sécurité à la fin du match, en raison du contexte particulier lié à la grève de la STM », et « faciliter les déplacements des spectateurs et à prévenir tout débordement ».
Au moins, en scènant un peu, j'ai constaté que la population s’était préparée au retour à la maison après la joute.
Ils sont où les taxis, ils sont où?
La très grande majorité des gens se sont dirigées vers les grandes artères avoisinantes, tantôt Saint-Antoine, tantôt le boulevard René-Lévesque pour se rendre à leur voiture ou se trouver une denrée rare : un taxi.
C’est mon cas, faute d’habiter un brin loin pour prendre une marche, puisque j’habite dans l’est du « Royaume de Longueuil », comme je l’appelle affectueusement.
Aux abords du Centre Bell, c’était peine perdue : j’avais l’impression d’assister à un horde de zombies qui vient de sentir une toute petite odeur de sang tomber sur l’asphalte.
Les foules de personnes qui guettaient un taxi ou un Uber se comptaient par dizaines le long du boulevard René-Lévesque. J’en faisais partie. Pour l’occasion, l’entreprise en a profité : avec la grève et la forte demande, les tarifs avaient explosé. Ma course habituelle, qui me coûte entre 30 et 35 $, m’aurait alors coûté une soixantaine de dollars, sans pourboires.
J’ai donc tenté de dénicher un bon vieux taxi en m’éloignant de l’aréna du Tricolore pour maximiser mes chances de rentrer à la maison. J’ai beau longer le boulevard René-Lévesque, rien à l’horizon. Après une demi-heure de marche, je tombe enfin sur un taxi, stationné devant l’entrée du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM).
La grève, du positif?
Je monte à bord de l’habitacle d’Akim*, qui accepte volontiers de me lifter jusque chez moi, de l’autre côté du fleuve. J’en profite pour lui piquer une jasette et savoir comment va sa soirée jusqu’à maintenant.
« Avec la grève [à la STM], je n’ai pas chômé », me confie celui qui n’a pas souhaité être véritablement identifié.
S’il fait normalement des soirées de 100 $ à 150 $ en neuf ou dix heures, les jours de grève changent la donne. Après à peine quatre heures de travail, ce lundi soir, il avait déjà fait sa journée, sans même compter ma course, qui coûtera 43 $, pourboire inclus.
Bien qu’il concède que le transport en commun soit très important dans le Grand Montréal, il avoue que la situation lui sourit, puisqu’il est davantage en demande.
Une alternative coûteuse
Une fois arrivé à destination, vers 23 h, je jette un coup d’œil au compteur : avec le pourboire, la course m’a coûté 43 $. Quarante-trois piastres pour une épopée qui, du moment où j’ai quitté le Centre Bell jusqu’à mon arrivée devant chez moi, aura duré une heure.
Ironie du sort : je suis arrivé pile au moment où le métro de Montréal rouvrait pour la fin de la soirée. Si j’avais attendu la reprise officielle du service et payé mon petit 5 $ pour un trajet en zones AB, j’aurais mis les pieds à la maison vers minuit et des poussières, soit deux heures après la fin de la joute Habs-Penguins.
Au final, j’ai sauvé du temps, mais j’ai perdu de l’argent.