25 % des pères de 18 à 34 ans au Québec auraient un niveau de détresse psychologique élevé
« La pandémie a accru cette vulnérabilité. »
Est-ce plus difficile d'être père pendant la pandémie? C'est une question soulevée par une nouvelle étude menée par le sociologue Jacques Roy, chercheur au Pôle d'expertise et de recherche en santé et bien-être des hommes (PERSBEH) qui rapporte que les pères de 18 à 34 ans auraient été particulièrement touchés par la crise sanitaire.
Cette analyse a été réalisée grâce à un sondage effectué auprès de 2 740 hommes québécois, dont 622 pères, en janvier 2021, soit au moment de la deuxième vague de la pandémie.
La santé mentale des pères à l'épreuve
Le lot de difficultés pendant la pandémie semble avoir particulièrement impacté les jeunes pères, car 25 % des papas de 18 à 34 ans auraient obtenu un indice de détresse psychologique élevé, tandis que seuls 12 % des pères de 35 ans et plus auraient subi le même niveau.
Notons, d'ailleurs, que près de la moitié auraient avoué que leur santé mentale s'est détériorée pendant la crise sanitaire.
« Il est essentiel d'intégrer les réalités paternelles dans l'offre de services aux hommes et à la famille parce que la paternité peut constituer un facteur de vulnérabilité additionnel important. La pandémie a accru cette vulnérabilité et les pères les plus jeunes sont les plus vulnérables », a commenté Raymond Villeneuve, directeur général du Regroupement pour la Valorisation de la Paternité et partenaire de l'étude.
L'impact de la pandémie au quotidien
Selon l'analyse, près d'un père sur deux a trouvé difficile de s'adapter aux changements occasionnés par la pandémie et 70 % d'entre eux auraient déclaré que la COVID-19 avait un impact négatif sur leurs vies quotidiennes.
Il faut dire que la pandémie a aussi eu un impact sur les relations amoureuses : 32 % des pères en couple ont indiqué qu'il y a davantage de tensions et de conflits avec leur partenaire depuis le début de la crise sanitaire.
« La pandémie semble avoir exacerbé les difficultés vécues chez les pères, davantage que pour l'ensemble des hommes, selon les indicateurs considérés », a souligné le sociologue Jacques Roy.
Des inquiétudes pour l'avenir
Bien que la situation sanitaire ait eu des effets directement sur eux, M. Roy précise que les pères sondés auraient confié que leurs préoccupations toucheraient également leurs enfants, « tant sur le plan de leur vie sociale et de leur bien-être psychologique que celui de leur réussite scolaire ».
En effet, 74 % des pères sondés seraient inquiets pour la vie sociale de leurs enfants et 70 % d'entre eux seraient préoccupés par leur bien-être psychologique.
La santé semble aussi être une cause d'angoisse puisque 69 % des pères craindraient que leurs enfants attrapent la COVID-19.
On rappelle à toute personne souffrant du mal de vivre ou connaissant une personne en détresse que plusieurs ressources existent, comme 1-866-REVIVRE (738-4873).
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